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Le schéma général du film (20 min)

 

tournage du film sur Uzès :

 

 

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    1661.  Ce beau jeune homme qui travaille devant sa fenêtre ouverte, qui est-il ? ... c'est Jean Racine à 22 ans.

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Il est venu à Uzès, aux confins historiques de la Provence et du Languedoc, les provinces soeurs, chez son oncle le chanoine Sconin, vicaire-général de l'évêque d'Uzès, pour trouver un bénéfice ... qu'il n'obtiendra d'ailleurs pas.

En des lettres exquises, il nous a laissé ses impressions.
le soleil est éblouissant. Dans le vieux chemin romain qui serpente à travers la garrigue, ancienne route de Compostelle, il chevauche sa mule.

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À quoi rêve-t-il en contemplant la ville des tours ? À ses amis de Paris ? À Port-Royal qu'il a quitté un peu brusquement ?

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Pour l'heure, le voici à Saint-Maximin, petit village dont son oncle est prieur, où le chanoine a fait construire une maison magnifique.

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Il raconte une charmante aventure à son bon ami et parent La Fontaine :

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Et il ajoute : « Toutes les femmes y sont éclatantes et s'y ajustent d'une façon qui leur est la plus naturelle du monde. »

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Pays de rochers, de grottes, qui fut habité dès l'époque préhistorique, puis devint oppidum gaulois, forteresse romaine. On y admire un temple druidique où subsiste depuis quelque trois mille ans un autel à sacrifices humains.
Pays de source, qui offrit par un aqueduc - debout comme au premier jour - son eau pure à la métropole voisine, Nemausus, cet aqueduc dont le Pont du Gard est le témoin immortel et superbe.
Maintenu intact à l'abri des outrages du temps par l'étendue immense de ses garrigues à peine ombragées de la teinte légère des oliviers, des chênes-verts, des mûriers, Uzès conserve pieusement les souvenirs de son glorieux passé.

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Le pavillon Racine, où le jeune poète rêva, composa 'la Thébaïde', lieu de promenade prisé aujourd'hui comme jadis.

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La 'tour Fenestrelle', joyau de l'art roman et unique en France en son genre, miraculeusement conservé à travers la tourmente des siècles, contre vents et marées : invasions, luttes religieuses, révolutions, et dont la survivance constitue un véritable miracle.

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Elle domine toujours la garrigue embaumée.

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Voici maintenant le cœur historique de la vieille cité, en même temps que le siège de la première pairie de France et du plus ancien duché de notre pays : donjon du douzième siècle, d'où les seigneurs d'Uzès partirent pour la croisade, bâtiment de la Vicomté postérieur de quelques siècles.

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Renaissance enfin avec la somptueuse facade de Philibert Delorme, offrant la superposition typique des trois ordres dorique, ionique, corinthien.

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Depuis l'origine de notre histoire, le duché est resté - et se trouve toujours - entre les mains de la famille d'Uzès : ces descendants de Charlemagne, devenus par mariage les Crussol d'Uzès au quinzième siècle, puis les premiers ducs et pairs du royaume, donnèrent à la province et au pays tout entier de puissants et nobles serviteurs.

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Sur tous les champs de bataille, en Iatlie, en Flandre, en Allemagne et jusqu'en Orient, ils s'illustrèrent héroïquement, et jusqu'au sacrifice suprême.
Plus récemment, qui ne en souvient de la personnalité énergique, originale, énormément sympathique de la célèbre duchesse d'Uzès née Mortemart, sportive accomplie, sculpteur, poète, grande dame dans toute l'acception du terme ?
Voici le duc d'Uzès et son escorte en 1624.

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Grâce à Jean Racine, nous connaissons mille détails sur la vie de cette province lointaine au grand siècle. Il sait observer, il sait raconter.

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Et il ajoute, à la date du 15 novembre 1661 : « Tous les arbres sont encore aussi verts qu'au mois de juin, et aujourd'hui que je suis sorti à la campgane, je vous proteste que la chaleur m'a tout a fait incommodé ; jugez ce que ce peut être en été. »
Au chant des cigales il parcourt le pays : « ce pays, écrit-il à son cousin Vitart, où l'on est fin et délié plus qu'en aucun lieu du monde. »

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La ville n'a guère changé depuis. Vieux hôtels, nobles maisons, monuments dorés par le soleil des siècles.
Suivons quelques instants le jeune et ardent neveu du grand vicaire. On construit alors la cathédrale, et l'évêque Monseigneur de Grignan, oncle de la fameuse Madame de Sévigné, suit d'un œil attentif les progrès de la construction.
Voici 'Saint-Etienne', admirable de forme et de couleur, que Racine ne verra pas, sauf pourtant le clocher qui date du douzième siècle.

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Tel est le pays qui apportera au poète la révélation du monde méditerranéen, berceau de l'art classique, et permettra ainsi l'éclosion des chefs d'oeuvre prochains.
Pays passionné, aux énivrantes senteurs, qui donnera le jour à quatre de nos plus grands peintres : Nicolas Froment, Pierre Subleyras, Xavier Sigalon, Ferdinand Roybet
Ici la maison où naîtra Charles Gide ; des portes Louis XV, Louis XVI ; place aux herbes et toujours des vieilles rues, des venelles, des porches ombragés entourés d'escaliers. L'esplanade dans une apothéose de soleil.

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Autour d'Uzès, chaque village a son château et chaque château a son histoire. Montaren et sa tour sarrazine ; Serviers, La Bastide d'Engras ...

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Argilliers, construit par les Castille-Rohan. À ce propos, voici une anecdote : quelques années avant la guerre, un grand hebdomadaire littéraire illustré avait organisé un concours dont le thème était le plus beau coin de France, le plus nostalgique, le plus évocateur, à choisir bien entendu en dehors des grands sites connus. Argiliers remporta le premier prix.

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De sa longue histoire, de sa situation géographique à la charnière du royaume et de l'empire, Uzès conserve le goût de ses traditions et de ses fêtes populaires.

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La clique du premier duché de France, défilant sur le Portalet, les farandoleurs, les Uzétiens de demain, la chorale ...

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Telle est Uzès qu'ont chantée les poètes.
« Petite ville d'Uzès, s'écriait André Gide, tu serais italienne, les Parisiens accourraient pour te voir ! »

Ville petite sans doute, mais grande par son passé, par son rayonnement et par sa lumière, que le futur auteur de Phèdre glorifiat dans ce vers immortel : « Et nous avons des nuits plus belles que vos jours » .


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